Livre – Géopolitique de l’Économie, 40 fiches illustrées pour comprendre le monde

22 juillet 2021

Temps de lecture : 3 minutes

Photo : Géopolitique de l'Économie, 40 fiches illustrées pour comprendre le monde, Sylvie Martelly. Crédit photo : Unsplash

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Livre – Géopolitique de l’Économie, 40 fiches illustrées pour comprendre le monde

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C’est à l’aune du COVID-19 que Sylvie Martelly, directrice-adjointe de l’IFRI, spécialiste de l’économie internationale, s’interroge sur la géopolitique de l’économie. En effet, comme rarement auparavant, à l’exception de la Seconde Guerre mondiale, un événement d’une telle ampleur n’a eu un tel impact économique.

 

Si l’on ne devait retenir qu’un seul chiffre, ce serait celui de l’ensemble des programmes d’aides qui ont atteint 12,8 milliards de dollars, soit près de 12% du PIB mondial. S’il est un autre enseignement de la pandémie, c’est que nous sortons d’une période marquée par l’idée fausse selon laquelle la mondialisation conduirait à l’érosion de l’État-nation, avance Dani Rodrock, tournant le dos au livre phare de Kenichi Ohmae « The End of the Nations States », paru en 1995. On sait depuis longtemps que la compétition économique est l’équivalent d’une guerre, et on doit admettre que cette assertion est plus vraie que jamais, malgré toutes les généreuses proclamations sur les vaccins, comme bien public mondial. Sylvie Matelly écrit que les GAFAM sont plus riches que la France, en comparant le PIB    à la capitalisation boursière, ce qui est tout de même comparer des données de nature différente. Si on prend les chiffres d’affaires, la comparaison s’approche plus de la réalité. Bien des indices, et les chiffres auxquels les économistes ont recours, présentent un réel intérêt. Il en est ainsi de l’indice du développement humain, qui mesure bien les niveaux de développement et de pauvreté. L’écart entre les pays les plus prospères et soucieux du bien-être de leur population (Norvège, Irlande, Suisse) et les moins bien lotis (Somalie, RCA ou Nigéria) est de 1 à 3, alors que l’échelle des revenus par habitant est beaucoup plus large. Aux États-Unis, une famille de quatre personnes avec moins de 25 000 dollars par an, est considérée comme pauvre, alors que de l’ordre de 250 millions de familles parmi les plus pauvres ont des revenus au moins huit fois inférieurs.

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S’agissant du poids relatif des grandes puissances, il a été maintes fois remarqué que la Chine, au terme de son remarquable rattrapage économique actuel, n’a fait que retrouver son niveau de puissance du début du XIXe siècle. De fait, mesuré en PPA, son PIB qui en 1820 représentait 43% du PIB mondial, est descendu à 6% en 1990 puis remonté à 31% en 2018. Depuis, il a dû encore gagner au moins 5 points. Mais ce fut aussi le cas de l’Inde, passée de 21% du PIB mondial, à 13 % aujourd‘hui, après être descendu à 5% en 1990. Ce sont les États-Unis qui ont le plus progressé, passant de 2% du PIB mondial en 1820, à 25% aujourd’hui, après avoir atteint leur pic en 1960 avec 35%. Parmi les puissances européennes, seule l’Allemagne s’est maintenue au même niveau avec 5% du PIB mondial, alors que la Russie, la Grande-Bretagne et la France, sont passés de 7% à 5% pour la première, et 4% pour le second. On trouvera bien des tableaux sur les dépenses de R-D, de dépenses militaires, d’échanges commerciaux, de dette, d’investissements. Ainsi, nous sommes en mesure de mieux répondre aux questions qui nous interpellent constamment. Capitalisme et démocratie sont-ils compatibles ? Quel est l’avenir du capitalisme et de l’entreprise responsable ? Le progrès technique menace-t-il l’humanité ? Un des résultats, à défaut d’une donnée inédite, est que la Chine aura dépassé de 10% en fin d’année le niveau de richesse atteint en 2019, quand l’UE devra attendre le courant 2022 pour revenir au niveau d’avant la pandémie.

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À propos de l’auteur
Eugène Berg

Eugène Berg

Eugène Berg est diplomate et essayiste. Il a été ambassadeur de France aux îles Fidji et dans le Pacifique et il a occupé de nombreuses représentations diplomatiques.

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